Lettre à Elonie-Jolie

 

Mon Elonie-Jolie,

Cela fait trois ans aujourd'hui 20 novembre que je t'ai perdue...
Il ne s'est pas passé une journée sans que je ne pense à toi, ni une nuit sans que je ne m'endorme avec mes dernières pensées pour toi.
Je vis depuis tout ce temps avec ce chagrin logé dans mon coeur comme un vilain nuage noir, je me réveille chaque matin avec l'espoir que cette nouvelle journée te verra de retour auprès de moi.

J'ai remué ciel et terre, imploré tous les anges et tous les esprits.
Les recherches "classiques" n'ayant rien donné, ce sont des chamanes qui ont prié pour ton retour.

Et les esprits ont répondu... il y a un blocage, un terrible blocage.
En clair, tu es toujours vivante, mais les gens qui t'ont recueillie ne veulent pas te rendre.
Je peux les comprendre, tu es une chatte tellement attachante et belle.

Mais en même temps la colère me gagne, comment peut-on te priver de ta famille, de ta liberté, toi qui aime tellement être dans le jardin, à toutes les saisons.
Comment peut-on ignorer mes recherches, mon désespoir et ma souffrance ?
Comme j'ai rêvé défoncer une porte à coups de pied pour te ramener au chalet...

La colère et la frustration ne mènent à rien, et j'ai dû lutter parfois de toutes mes forces pour ne pas y succomber complètement.

Les chamanes m'ont dit que les esprits me conseillaient maintenant de ne plus demander ton retour, mais d'intercéder pour que tu ailles bien, pour que l'on s'occupe bien de toi.

Cela s'appelle le "lâcher-prise" et tu ne peux pas savoir comme c'est difficile et douloureux.
J'ai une petite voix dans ma tête qui me dit que c'est la voie de la sagesse et de la raison, un pas vers la guérison.
Une autre, pleine d'émotions, qui me dit non, accroches-toi encore.
Je sais bien qu'écouter cette deuxième petite voix ne ferait que renforcer mon impuissance et mon chagrin.

En revanche, écouter la voix de la sagesse et de la raison, oser entreprendre ce long chemin vers l'acceptation et la guérison ne peut que me fortifier et me rendre plus sereine.

Cela ne veut pas dire que je t'oublie. Tu seras jour après jour, nuit après nuit, toujours dans mon coeur et mes pensées.

On dit souvent que lorsque qu'on a réussi, avec force, sincérité et conviction à lâcher-prise, c'est à ce moment-là que les miracles arrivent.
Pour toi, je trouverais cette force et jusqu'au bout j'aurais l'espoir chevillé à l'âme sois-en certaine.
Pour toi, mon Elonie-Jolie, je serais ce Guerrier Pacifique.

Je t'aime, ta chaude et douce présence me manque affreusement.
Cat
Les Paccots, le 20 novembre 2012